Créer son jardin potager

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La préparation et l’entretien d’un jardin potager demande beaucoup d’efforts et d’attention. Pendant des siècles, seule la force physique a permis à l’homme de retourner la terre. Aujourd’hui, cette opération est mécanisée et motorisée ; et vous pouvez travailler la terre de votre potager facilement, rapidement, efficacement grâce à une multitude de machines. Question importante : laquelle choisir ? Spécialiste du jardin et du jardinage, Jardins Loisirs propose une large gamme d’appareils ; et surtout vous aide dans votre choix en vous expliquant tout ce que vous devez savoir à propos des motobineuses et des motoculteurs. A commencer par :

Comment préparer ma terre ?

Vous voulez faire pousser vos propres légumes, vous avez une parcelle de terrain réservée pour cela ; mais vous devez préparer le sol à recevoir vos semis ou plantations. 1ère question : est-ce que mon terrain a déjà été utilisé par le semis ? Si oui, vous pourrez passer tout de suite à la seconde partie. Mais si la réponse est non, il y a de fortes chances que votre sol soit trop dur, tassé par les ans, pour y planter quelque chose. Une première étape s’impose : le labour.

Le labour

Opération connue de tous qui consiste « simplement » à retourner la terre. Le soc de la charrue rentre dans le sol, découpe une bande de terre, et la retourne totalement. Ainsi la surface du sol est décompactée, la couche de surface se retrouve enfouie (elle pourra se régénérer facilement) ; et la bonne terre se retrouve en surface, prête pour la 2nde opération. Le labour nécessite l’usage d’une charrue, tiré par un motoculteur ou une motobineuse transformable (voire un microtracteur pour les surfaces plus importantes).

L’émottage

Après le labour, ou la dernière récolte, la terre est décompactée, mais présente un aspect qui ne permet pas le semis : grosses mottes, surface irrégulière, peut-être quelques mauvaises herbes ; il faut remédier à cela en émottant la terre avec la motobineuse. Les fraises de la machine travaillent sur la première couche de terre (10 à 30 cm selon les machines) et vont casser toutes les mottes ; les couteaux de forme incurvée entrent dans le sol, et leur rotation (dans le sens de l’avancement) frappe les mottes en les forçant à s’émietter. Le passage régulier des outils réduit progressivement la taille des mottes, pour en faire un lit de semis régulier avec une terre affinée. Selon les cas, plusieurs passages peuvent être nécessaires.

L’affinage et l’entretien

Votre terrain a été utilisé très régulièrement et la terre est juste compactée en surface ; ou encore vous avez réalisé vos plantations, et vous devez maintenir un sol propre et léger tout autour. La fraise arrière, ou motoculteur à fraise arrière, entre en jeu. Cette machine fonctionne sur le même principe que la motobineuse, mais avec 2 différences fondamentales. Tout d’abord, les outils travaillent dans un carter fermé ; ainsi les mottes de terre sont non seulement frappées par les couteaux ; mais sont également projetées contre le carter métallique ; l’émottage est complet et beaucoup plus performant, car plus fin. Ensuite, beaucoup de ces machines ont la possibilité de faire tourner les outils, soit en avant, soit en arrière. Dans ce deuxième cas, la motte de terre « reste plus longtemps » dans le carter ; et l’émottage est encore plus fin. Cette machine d’entretien convient parfaitement au nettoyage de l’interligne, pour garder un sol léger, aéré, favorisant l’irrigation et la pénétration des nutriments. A noter que cette opération peut également être réalisée avec la motobineuse ; ou un motoculteur muni de l’outil adapté.

Maintenant, quelle machine utiliser ?

Le motoculteur

Aussi appelée tracteur à 2 roues, cette machine est extrêmement polyvalente. C’est une cellule motrice (un tracteur) avec un moteur et une transmission à plusieurs vitesses, sur lequel viennent se monter de multiples outils et accessoires : charrue, fraise de binage, fraise arrière, buttoir ; mais aussi préparateur de sol avec semoir, broyeur à fléaux, brosse de nettoyage, lame racleuse, remorque…. Très puissant, mais nécessitant un budget conséquent, le motoculteur est généralement réservé à un usage professionnel, ou à des surfaces importantes (> 400m²).

La motobineuse

L’outil indispensable à tout possesseur d’un jardin potager. Son rôle est de biner le sol, pour l’émotter, l’affiner et enfouir les mauvaises herbes. Le moteur, au travers d’un système de transmission (voire plus loin), entraine des fraises, ou outils bineurs, pour travailler la terre. Il en existe de multiples variantes : électrique ou thermique, nombreuses largeurs de travail, différentes transmissions, guidon avec plusieurs réglages… selon l’usage. De nombreuses machines offrent également une certaine polyvalence avec l’ajout d’accessoires : buttoir arrière (les fraises sont remplacées par des roues en fer pour tracter la machine), rotor d’émoussage (à la place des fraises). Enfin, certaines machines sont dites « transformables » ; leur conception et fabrication robuste autorisent de les transformer en petit motoculteur. Les fraises sont remplacées par des roues de traction de grand diamètre ; et une charrue est attelée à l’arrière pour le labour. Un buttoir peut aussi être monté.

La fraise arrière

Machine à utilisation unique, la fraise arrière est constituée d’un châssis porteur d’un moteur et d’une transmission, qui animent la fraise située à l’arrière. Selon les modèles, elle peut être munie d’une ou plusieurs vitesses avant, et éventuellement d’une marche arrière. La largeur de travail est fonction de la puissance du moteur. Egalement, la fraise tourne dans le sens de l’avancement (émottage) ; mais peut également selon les modèles tourner dans le sens inverse de l’avancement ; ceci est particulièrement apprécié pour l’affinage du lit de plantation, ou le nettoyage du passage entre-rangs.

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La Transmission

Selon leur taille, leur usage, les machines sont munies de transmissions de plusieurs types, qu’il faut connaitre avant de choisir son modèle.

La vis-sans-fin

Réservée aux petites machines (micro- ou minibineuses), ce système de transmission est logé dans un carter en aluminium (ou en résine). Un embrayage centrifuge relie le moteur à la transmission. Cet embrayage se prolonge par une vis-sans-fin qui transmet le mouvement de rotation aux fraises. Evidemment, un tel mécanisme ne peut transmettre une trop grande puissance, ce qui le réserve aux petites puissances moteur et aux faibles largeurs de travail.

La courroie

Système le plus répandu, il se décompose en 2 parties. La 1ère est constituée d’un ensemble de poulies et de courroies monté sur la sortie du moteur. Un système avec 1 seule courroie fournira juste une marche avant ; mais un système avec 2 courroies, ou un mécanisme d’inverseur à pignon, donnera Une marche avant et UNE marche arrière. Sur certains modèles, la courroie entraîne une véritable boite de vitesses, avec plusieurs rapports avant et un (ou plusieurs) rapports arrière. Ce système entraîne ensuite un véritable pont de transmission (soudé ou boulonné) dans lequel une chaîne descend et transmet le mouvement à l’arbre des fraises. Ce mécanisme permet d’entrainer de grandes largeurs de fraise (jusque 90 cm) et transmettre de fortes puissances moteur (jusque 10.0 cv). Elément important, la courroie constitue une sécurité, en cas de blocage de la fraise, et préserve la transmission et le moteur.

La chaine

Presque exclusivement réservée aux fraises arrière, ce principe de transmission est idéal pour transmettre une forte puissance, et diviser le mouvement ; ainsi une même chaîne peut entrainer les roues d’avancement Et la fraise à l’arrière. La force transmise à l’outil garantit un travail régulier et puissant, quel que soit le sens de rotation.

Les outils

Après le type de machine, le mode de transmission, il reste maintenant à vérifier les outils utilisés par votre motobineuse, et les accessoires qui peuvent compléter son utilisation.

La fraise

C’est l’outil par excellence de la motobineuse., qui réalise le travail dans la terre. Les machines petite largeur sont munies de disques dont les extrémités forment une dent de binage ; par contre les machines plus importantes reçoivent des rotors sur lesquels sont boulonnés ou rivetés de véritables couteaux. Ces disques et rotors sont généralement montés par paire de chaque côté ; sur certaines machines, ils sont séparables pour diminuer la largeur de travail. Sur les rotors, il est souvent possible de rajouter un rang supplémentaire pour augmenter la largeur de travail. La forme du couteau est également importante, et il en existe plusieurs types Couteau sarcleur : coudé à angle vif, pour une action agressive en surface Couteau bineur : coudé à angle arrondi, pour une action plus profonde ; espace étroit entre les rotors Couteau labour : coudé à angle arrondi, avec forme hélicoïdale ; grand espace entre les rotors, pour un travail en profondeur et une pénétration facile dans le sol.

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Le disque protège-plante

Réalisé en plastique ou en métal, ce disque se fixe au bout de l’arbre de fraise. Il possède 2 fonctions complémentaires. La 1ère est de délimiter la largeur de travail de votre motobineuse ; et de repousser la terre vers les fraises. La 2nde, complémentaire de la 1ère est de donc de protéger les cultures avoisinantes, en empêchant les fraises d’attraper les pousses de vos cultures. Montés de série sur de nombreuses machines, ces disques peuvent également être ajoutés comme accessoire.

Le buttoir

Certaines cultures nécessitent d’être buttées, c’est-à-dire ramener de la terre au pied des légumes en cours de culture : pois, haricots, fèves, choux ; et encore poireaux, céleri, fenouil ou asperge pour le blanchiment. Le buttoir se charge de cette action. Il se monte à l’arrière de la machine ; et les fraises sont remplacées par des roues de traction, généralement en fer.

La charrue (ou kit labour)

La charrue, comme expliqué précédemment, sert à retourner la terre. Les motobineuses transformables peuvent être équipées d’un kit complet de labour. Il se compose habituellement de :

• Une charrue (simple ou brabant – retournable)

• Une paire de roues de traction, agraires, avec leurs moyeux

• Masses d’alourdissement pour favoriser la traction (masse avant et masses de roues).

L’émousseur

En plus de travailler au potager, votre motobineuse peut également vous aider à garder une pelouse, belle et débarrassée de tous les brins morts qui gênent son développement. Sur de nombreux modèles, vous pouvez remplacer les fraises par des arbres émousseurs. Les dents ressorts agissent sur le gazon comme un peigne : ils grattent la surface et arrachent tous les brins d’herbe morts, et la mousse. Les brins restants sont dégagés, et le sol peut recevoir plus facilement l’eau (pluie ou arrosage) et l’action de la lumière, pour une croissance optimale.

En dernier lieu, il vous restera à regarder quel type de guidon équipe votre machine : simple, réglable en hauteur (pour s’adapter à tous les utilisateurs), réglable en déport (pour marcher à côté de la machine – utile pour l’affinage du lit de semis, ou le travail le long d’une clôture) ; et de vérifier les équipements : poignée de transport, roue avant (fixe ou escamotable) ou chariot arrière pour le déplacement de la machine. La motobineuse n’a plus de secret pour vous ; alors il ne vous reste plus qu’à choisir vos cultures et vous pourrez « motocultiver » en profitant de votre jardin potager. Mais, n’oubliez pas que tous les spécialistes et les magasins Jardins Loisirs sont là pour vous aider et vous guider vers le bon équipement.